NOTRE ACTION EN FAVEUR DE L'APICULTURE

Le miel du Burundi présente des qualités organoleptiques et gustatives exceptionnelles et mondialement reconnues. Malheureusement, cette richesse reste sous exploitée pour de multiples raisons. Le Secrétariat aux Oeuvres de Développement Economique et Social de la Congrégation a décidé depuis le début des années 2000 de participer à la relance de cette filière peu reconnue socialement et donc peu soutenue. Avec l'appui du Centre Technique de Coopération Agricole et rurale (CTA), un vaste projet a été lancé en 2010 sur 2 ans pour la promotion de cette activité au grand potentiel. Voici la justification de ce projet et les actions en cours de développement. Cette rubrique sera actualisée prochainement pour présenter des résultats...

UN INTERET INDENIABLE POUR LE DEVELOPPEMENT


L'apiculture moderne et productive telle que promue par les CFR présente nombre d'avantages :

Sur le plan économique

  • Pour les producteurs, les marges bénéficiaires de l'activité apicole moderne sont notables par rapport au travail : 2 ruches modernes de type Langstrot  produisent entre 60 et 120 kg de miel par an au lieu de 5 à 8 kg de miel avec la ruche traditionnelle. Elles permettent une marge annuelle qui équivaut à près de 10 fois le salaire journalier moyen d'un travailleur agricole.
  • Le développement de l'apiculture permet également de diversifier l'activité économique rurale en créant du travail aux artisans chargés de fabriquer le matériel.

Sur le plan alimentaire et sanitaire

  • Le produit des ruches est un supplément alimentaire non périssable pour la population rurale.
  • Le miel est autres produits de la ruche (propolis, gelée royale…) sont réputés pour leurs propriétés préventives et curatives de nombreuses maladies (apithérapie).
  • Enfin, l'apiculture permet d'augmenter la production d'autres récoltes grâce à une meilleure pollinisation

Sur le plan social

  • Face au problème d'exiguïté des terres et des conflits fonciers, l'apiculture utilise peu de terres et la qualité des terres est peu importante
  • L'apiculture est facilement praticable par des personnes des 2 sexes et de tout âge

MAIS LA FILIERE SOUFFRE DE MULTPIPLES MAUX  


        L'apiculture est pratiquée depuis des décennies au Burundi et fait partie de la culture nationale. Mais cette activité a été fort négligée de façon qu'il soit très rare de trouver des personnes qui disposent des connaissances suffisantes dans le domaine apicole. Pourtant, le produit de la ruche bénéficie d'une forte demande, bien supérieure à l'offre.

Au niveau étatique

  • Un manque d'encadrement des apiculteurs par des agents qualifiés en matière apicole
  • Une absence de politique nationale opérationnelle de valorisation et de professionnalisation du métier de l'apiculture. L'apiculture burundaise reste largement méconnue alors qu'elle occupe un nombre important d'acteurs.

Au niveau des communautés rurales

  • Une connaissance insuffisante des bonnes pratiques et techniques apicoles. Le secteur apicole burundais, à l'instar des autres secteurs du milieu rural, souffre d'un manque d'information et de communication en techniques de production, transformation, conservation et commercialisation de ses produits.
  • Un manque d'équipements et de matériels apicoles, qui nuit à la valorisation des produits de la ruche et aux revenus apicoles et freine les initiatives locales
  • Un isolement des apiculteurs et un manque de regroupements. Pour produire plus, valoriser leur production et écouler leurs produits, il est impératif pour eux de s'associer et s'organiser. 
  • L'insuffisance et la faible diversité des plantes mellifères

NOS ACTIONS POUR UNE APICULTURE PROFESSIONELLE

        La congrégation intervient depuis longtemps auprès de la filière apicole burundaise. Grâce à l'appui de CTA, nos domaines d'intervention se sont nettement renforcés.

Le RICADEF


Crée sous notre impulsion, le Réseau d'Information et de Communication entre les Apiculteurs Burundais et Développement de la Filière est une ASBL à vocation nationale, représentant l'ensemble des apiculteurs burundais. Il regroupe les Collectifs Communaux Apicoles (CCA) et les Fédérations Provinciales Apicoles (FPA).

Réalisation et diffusion d'un mensuel d'information apicole "Umutsama"


Diffusé dans le réseau RICADEF les objectifs visés par le bulletin mensuel  sont les suivants :

 
  • Favoriser la capitalisation des expériences relatives à l'exploitation rationnelle des ruchers 
  • Faciliter la collecte, la production  et la circulation de l'information à l'intérieur et à l'extérieur du Réseau des apiculteurs Burundais en vue d'un développement durable 
  • Promouvoir d'une manière générale le réseau des Apiculteurs Burundais.

Formation des apiculteurs


En 2003, la congrégation en collaboration avec le FIDA a initié des formations en faveur des apiculteurs au travers des CFR. Depuis, plus de 500 apiculteurs ont été formés aux techniques d'essaimage, d'entretien et de traitement des produits ; de multiplication des colonies et de détection des prédateurs ; aux normes de qualité… 

Le répertoire des apiculteurs


Les Bene-Yozefu éditent un répertoire destiné à mieux faire connaître la situation apicole des provinces concernées et à faciliter la structuration et la collaboration des apiculteurs. Le répertoire inclue également une liste de contacts utiles.

Les ruchers écoles


Pour répondre au manque de matériel et outils de base, les CFR disposent chacun d'un rucher école où s'organisent des séances de démonstration pratique et de formation théorique pour les apiculteurs.

Diffusion des ruches modernes et des équipements apicoles


Les ateliers pédagogiques des CFR fabriquent et diffusent des ruches à cadre mobile, les ants, masques, enfumoirs….

Centres de Documentation Agricole


Installés dans les CFR, les centres de documentation agricole s'adressent aux apiculteurs, aux agriculteurs en général, et à la jeunesse locale. Ils disposent d'une base documentaire, dont une partie est progressivement traduite en langue locale. Les principales activités menées sont la consultation de journaux et documents, la diffusion de vidéos, des séances de lecture et d'information sur des thèmes transversaux…



UMUTSAMA : la revue des apiculteurs burundais

Découvrez les numéros d'Umutsama
Diffusé à 3000 exemplaires, dans chacun des villages appartenant au réseau de Ricadef et rédigé en Kirundi, " Umutsama " contient les nouvelles des associations apicoles membres.

Il apporte des conseils techniques et pratiques sur le métier d'apiculteur, les techniques, les conditions du marché….
Découvrez les numéros d'Umutsama

L'apiculteur au secours de l'agriculture et de l'environnement


L'importance des abeilles pour l'agriculture se manifeste surtout en arboriculture fruitière, en cultures maraîchères, fourragères et industrielles. L'apiculture parvient à améliorer le rendement de l'agriculture jusqu'à 30 % par le truchement de la pollinisation des abeilles.

Un bon apiculteur doit s'intéresser à la nature, la conserver et la soigner parce que c'est là où se trouve la base fondamentale de la vie des abeilles. Toujours et partout, l'apiculteur doit témoigner sérieusement son sentiment de responsabilité dans la protection de la nature. L'une des premières à subir les conséquences des changements climatiques et ruraux, c'est bien l'abeille qui voit son domaine de récolte se rétrécir, quand elle-même n'est pas intoxiquée ou tuée par des polluants, ou privée de sa manne nutritionnelle par des coupes trop hâtives.

L'abeille fournit des avantages notoires dans la conservation de la nature. Elle joue un rôle très important dans la pollinisation de certaines fleurs dite entomophiles qui ne peuvent se reproduire sans l'aide des insectes. Les abeilles sont en outre des gardiennes de la nature, non seulement en assurant la reproduction des plantes, mais aussi en favorisant l'apparition de nouvelles espèces de plantes et de nouveaux types grâce à la pollinisation croisée.

L'abeille est donc un agent d'évolution de la nature : elle permet de multiples combinaisons génétiques. L'abeille participe à la détection de la pollution de la nature. En effet, dans le laboratoire du département des services vétérinaires du Haut-Rhin(France), on prélève des abeilles pour contrôler le taux de radio- activité dans l'environnement. En effet, l'abeille, pour produire du miel, a besoin de recueillir le nectar et le pollen d'un très grand nombre de fleurs. Ce qui en fait un bon indicateur de la radioactivité ambiante. De plus, le pollen utilisé par l'abeille doit être sain. Donc l'apiculteur ne devait pas être un handicap des forêts, mais plutôt son appui de développement grâce à la pollinisation assuré à 80 % par les abeilles.


mardi 9 octobre 2012Contactez le modérateur à cbygiheta@yahoo.fr